Eviter la gueule de bois

« Boire un petit coup c’est agréable… boire un petit coup c’est bon »… Enfin la veille parce que les lendemains de fête, adieu les « tu me fais tourner la tête » et bonjour le « coup de Sirocco ».Ca fait mal non? Vous comprenez soudain le sens véritable de la langue de bois : la vôtre est scellée dans votre bouche au béton armé. Une armée de petits soldats vous martèlent les tempes. C’est Waterloo sous votre crâne. Vous êtes vaseux, nauséeux et en prime vous avez le teint de votre humeur : vous êtes vert ! Tu t’es vu quand tu as la gueule de bois ? C’est pas la gloire. Pour tirer votre épingle des soirées bien arrosées apprenez donc à l’éviter. Les nausées, maux de tête et tremblements regroupés sous cette appellation et qui surviennent entre 8 et 12H après une ingestion excessive d’alcool, sont en fait dus à deux facteurs : un empoisonnement provoqué par l’alcool et d’autres composés contenus par la boisson d’une part et un phénomène de manque lié au sevrage brutal de l’organisme. La cuite s’explique par une accumulation dans le corps d’un résidu toxique de l’alcool. Des études scientifiques ont également démontré que ces effets sont d’autant plus graves quand l’alcool contient du méthanol qui, transformé, devient hautement toxique pour l’organisme. Elle sera donc plus ou moins mauvaise en fonction des alcools ingérés.

A l’heure actuelle, il n’existe pas de formule miracle reconnue par le monde médical pour lutter contre les effets pervers de la griserie. Cependant, faute de moyens imparables, il est tout de même possible d’adopter un comportement adéquat pour limiter la gueule de bois.

Nous verrons donc comment se préparer quand on va boire, quoi boire pour limiter la casse, que faire après avoir bu et enfin quels sont les gestes qui peuvent sauver le lendemain. N’oubliez pas l’essentiel malgré tout : boire tue, directement par coma et indirectement notamment sur la route. A consommer donc avec modération….

Préparez vous à une soirée arrosée

Pour éviter non seulement la gueule de bois du lendemain, mais également d’être saoul tout court et donc à terme d’être malade, évitez de boire le ventre vide. La nourriture pompe l’alcool et limite la vitesse à laquelle il passe dans le sang. 1H avant la soirée, prenez un bon repas avec si possible des sucres lents, des pâtes, des féculents qui sont relativement longs à être digérés. Ne buvez pas sous le soleil. L’alcool déshydrate, son effet est donc accentué quand vous vous trouvez exposé au feu de l’astre solaire. Le casque de plomb est alors assez inévitable… Préférez vous placer à l’ombre avant de commencer vos agapes.

Evitez de prendre de l’aspirine.
Une légende veut que la prise d’aspirine évite la gueule de bois. Ce n’est pas le cas ou du moins rien de scientifique ne tend à le prouver. Au contraire, selon les scientifiques, l’aspirine aurait plutôt tendance à empirer la gueule de bois en limitant les effets de l’enzyme responsable de la dégradation de l’alcool.

En revanche, prenez des vitamines.
Si vous prévoyez une soirée très arrosée, une semaine à l’avance, faites une cure de vitamines C. En effet, cette dernière favorise vos défenses naturelles. De même, la N-acétylcystéine que vous trouverez notamment dans certains fluidifiants bronchiques vendus en pharmacie sans ordonnance, vous aidera à lutter contre les substances agressives produites lors d’une ingestion d’alcool. Si vous n’avez pas pu prévoir cette fameuse soirée « pochetron », plus de quelques heures à l’avance, prenez un sachet de 500mg de Vitamine C et 1 sachet de fluidifiant au moment du repas avant la fiesta. Ne faites pas d’excès, vous ne devrez pas prendre plus de 2 sachets de vitamine ni plus de 3 sachets de fluidifiant au cours de la soirée. Ce conseil, bien que soutenus par certaines thèses scientifiques, n’est cependant pas non plus une recette miracle.

Buvez avec discernement

Tous les alcools ne sont pas à égalité devant la cuite. Certains vous rendront plus malade que d’autres. La donnée qui détermine cette classification des alcools est liée à leur teneur en méthanol. Plus un alcool contient de méthanol, plus il vous rendra malade car il entraînera la production de substances toxiques pour l’organisme. Du moins au plus nocif vous boirez donc : De la vodka plutôt que du gin, du gin, plutôt que du vin blanc, du vin blanc plutôt que du rhum, du rhum plutôt que du vin rouge, du vin rouge plutôt que du brandy et du brandy plutôt que du bourbon. Cette classification est évidemment valable à quantité d’alcool ingérée égale. Cela ne correspond pas au nombre de verres car le vin par exemple peut contenir jusqu’à 4 fois moins d’alcool par verre que certains alcools « forts ».

Ne faites pas de mélanges. Choisissez un alcool et tenez vous y. Evitez les bulles. Toutes les boissons gazeuses (soda…) accélèrent le passage de l’alcool dans le sang, méfiez vous en.

Mangez en buvant. Tout comme dans l’étape précédente, se nourrir limite la vitesse à laquelle l’alcool passe dans le sang. Préférez manger du fromage, des crackers, de la pizza, bref des aliments contenant des sucres lents. Evitez les sucreries, les gâteaux, bonbons, boissons sucrées qui accélèrent au contraire la passage de l’alcool dans le sang et qui parallèlement donnent soif accroissant ainsi encore la quantité d’alcool ingéré.

Buvez de l’eau entre deux verres. Vous limiterez ainsi la déshydratation et favoriserez l’élimination du trop plein d’alcool.

Connaissez vos limites. Sachez arrêter de boire avant d’être complètement saoul, c’est le plus sûr moyen d’éviter d’être malade. Apprenez donc à connaître vos réactions et celles de votre corps quand vous buvez.

Sachez gérer l’après-soirée

Quand vous rentrez chez vous, avant de vous coucher, prenez quelques précautions. Buvez plusieurs grands verres d’eau. Ils vous aideront à éliminer et à éviter l’effet langue coulée dans une chape de plomb. Prévoyez également une bouteille d’eau que vous placerez à côté de votre lit en cas de soif intempestive.
Reprenez un sachet de vitamines C et éventuellement une aspirine. Buvez un verre de jus de fruits frais pour les mêmes raisons que les vitamines.

Faites le plein de vitamines B et E. L’alcool provoque des carences de ces deux vitamines, refaites leur donc une santé. Vous trouverez de la vitamine B dans de nombreux aliments : jaune d’œuf, pain complet, produits laitiers…. Buvez un verre de lait. Il vous aidera également à dormir. Mangez un yaourt. Il agira comme pansement et limitera les aigreurs d’estomac matinales. Pour la vitamine E, on la trouve notamment dans les huiles végétales. Ingurgitez deux cuillères d’huile d’olive.

Evitez le café. Outre que c’est un excitant, il favorise la déshydratation.

Evitez de vous faire vomir. Si vous n’en ressentez pas le besoin, c’est que votre corps gère la crise alors inutile de le perturber d’avantage.
Dormez.

Le lendemain… assumez !

Si vous vous réveillez avec une terrible gueule de bois, le mieux est certainement de rester au lit dans un endroit parfaitement sombre et silencieux pour éviter d’affronter une lumière qui peut s’avérer douloureuse et le bruit qui pourrait être insupportable. Cependant, si vous avez un rendez-vous important ou que vous devez absolument vous lever. Concoctez vous un petit déjeuner de champion pour vous retaper en 15 minutes chrono.

Servez vous un grand verre d’eau. Faites y fondre deux aspirines. Buvez en la moitié et faites passer une gélule de vitamine B avec l’autre moitié. Buvez la moitié d’un verre de lait. Reprenez un verre d’eau avec deux alca seltzers et une autre vitamine B. Faites vous un expresso, buvez le. Endurez le bruit du percolateur sans broncher. Passez sous la douche. Commencez par 5 minutes d’eau très chaude puis deux minutes d’eau très froide. Sortez de la douche, préparez un autre expresso et pendant qu’il passe, habillez vous et finissez de vous préparer. Pressez un citron. Mélangez le jus obtenu avec le café que vous venez de préparer. Buvez le tout. Finissez votre lait, mangez un morceau de pain et éventuellement un fruit riche en vitamines (quelques fraises par exemple)… c’est parti, vous êtes presque frais comme une rose.

Si ce régime ne vous convient pas, vous pouvez également faire appel à une technique de grand-mère qui comprend un antiseptique reconnu : l’ail.

Faites bouillir pendant 1/4H un litre d’eau dans laquelle vous placerez du sel, 2 gousses d’ail écrasé, 1 feuille de laurier, 1 cuillère à soupe d’huile d’olive. Dans un grand bol, battez un jaune d’ oeuf frais en versant peu à peu le bouillon que vous avez obtenu. Mettez y à tremper quelques tranches de pain. Mangez. C’est radical paraît il.

Enfin en dernier recours et nous ne saurions vous le conseiller, prenez un verre d’alcool. La gueule de bois manifeste le manque, la carence que ressent votre corps privé d’alcool. Prenez un verre puis mangez copieusement. Si ce n’est pas mieux… ce sera pire ! Prendrez vous ce risque ? C’est aussi le plus sûr chemin vers l’alcoolisme.

Voilà, vous êtes maintenant averti des quelques solutions qui s’offrent à vous pour lutter contre le mal. Mais le mieux ne serait il pas de savoir boire avec discernement ? Déguster plutôt que de se cuiter, rien de plus agréable pour éviter la gueule de bois.