Supporter sa belle mère

Et tu la connais celle-là ? « C’est deux types qui discutent. L’un dit à l’autre : « Ma belle-mère est un ange ! » et l’autre de lui répondre : « T’as de la chance, la mienne est encore en vie… » Sur le web, la belle-mère est risible autant que sa réputation est mauvaise semble-t-il. Pourtant une belle-mère n’est ni plus ni moins qu’une personne qui aime la personne que vous aimez vous-même. Pourquoi alors est elle si terrible ? Sans sombrer dans la psychose, apprenez à gérer sainement les relations parfois difficiles de ce trio infernal : la belle-mère, son enfant, son conjoint… Et puis, sachez aussi reconnaître une perle, parmi les belle-mères, il en existe plus qu’on ne croit.

La belle-mère fait rire autant qu’elle fait pleurer et rager semble-t-il. Une femme qui souffre d’une réputation plus que déplorable : râleuse, envahissante, cause de divorce, insupportable, incontournable… En bref, une plaie. Pourtant, une belle-mère n’est ni plus ni moins qu’une mère et la plupart d’entre nous serons amenés un jour à en avoir une ou à en être une. La gestion des relations avec la belle-famille et en particulier avec la belle-mère pose avant tout le problème de la relation mère-enfant, de la jalousie, de la possessivité qui peut en résulter. Oedipe nous guette ? Certes, mais sans nous embourber dans de grandes théories psychologiques et psychanalytiques, nous verrons simplement comment agir pour gérer au mieux ses relations avec elle sans tomber dans le psychodrame, car après tout, la belle-mère peut aussi être une amie, une confidente et pourquoi pas une deuxième maman.

Sachez à qui vous avez à faire

Pour avoir de bonnes relations avec votre belle-mère, la première chose importante est de savoir à qui vous avez à faire. Car, après tout, il n’y a pas un modèle unique mais autant de belle-mères qu’il y a de relations mère-enfant. Pour simplifier, nous scinderons les belle-mères en 2 catégories : la belle-mère « épanouie », la belle-mère « envahissante ».

La relation que l’on appellera « épanouie » : il s’agit d’une maman qui a su apprendre l’indépendance à son enfant, qui admet qu’il est adulte et le laisse voler de ses propres ailes. Elle tentera d’établir avec vous des relations adultes basées sur le respect mutuel voire l’amitié. Elle ne vous jugera pas sur ce qu’elle souhaite pour son enfant mais sur ce que vous êtes en tant que personne. Ce n’est pas pour autant que vous deviendrez les meilleur(e)s ami(e)s du monde. En effet, tout comme vous n’avez pas choisi votre belle-mère, elle ne vous a pas choisi non plus et n’est donc pas obligée de vous aimer et de vous apprécier.
Cependant, cette belle-mère pourra aussi être tellement moderne et indépendante qu’elle en sera distante. Vous devrez peut-être faire une croix sur les rapports chaleureux et vous contenter de l’indifférence, oublier la mamie gâteau et ne pas trop compter sur votre belle-mère pour s’occuper des enfants de temps en temps ou vous combler de bons petits plats. Question esprit de famille ce ne sera peut-être pas vraiment cela.

La relation « envahissante » : il s’agit d’une maman qui se réalise au travers de son enfant. Son amour excessif pour ce dernier peut confiner à la jalousie. A ses yeux, vous serez peut-être au mieux un intrus au pire un ennemi. Dans la version extrême, elle tentera de vous utiliser ou de vous éliminer pour garder la première place dans le cœur de son «bébé ». Au fonds, cette attitude ne révèle qu’un manque de confiance en soi et une vie construite autour de son enfant, sans réalisation personnelle. Comment se comportera-t-elle ? Par exemple, aux yeux de cette envahissante, vous ne serez jamais assez bien pour sa progéniture ou bien elle fera tout pour mettre en évidence vos manques ou vos défauts.
Dans la version soft de cette belle-mère très attachante, vous aurez également celle qui vous abreuve de conseils sur la façon de combler votre partenaire, qui vous téléphone 36 fois par semaine, qui s’invite 23 fois par jour… Somme toute une femme très prévenante et pétrie de bonnes intentions à condition que vous sachiez poser certaines limites et vous affirmer.

Cependant en dehors de ses travers excessifs, le point positif est que dans la plupart des cas, c’est avant tout quelqu’un qui aime énormément son enfant et adorera sa descendance : vos enfants bénéficieront sûrement d’une grand-mère au top ! Vous pourrez également compter sur son soutien si vous faites appel à son aide et savez la mettre en confiance et en valeur.

Pour diagnostiquer ce deuxième type de belle-mère, commencez par observer votre conjoint. En effet, une maman étouffante empêche l’enfant de couper le cordon ombilical consciemment ou non. Il se peut donc que votre conjoint ou vous utilise à son insu pour se détacher de sa mère ou fasse un transfert sur vous de l’image idéalisée de la maman.
Vous ne devrez pas entrer dans ce jeu et c’est avec lui que vous devrez gérer en premier lieu la relation à votre future belle-mère. Comment reconnaître un(e) accroc à maman ? Votre conjoint vous parle sans arrêt de sa mère, de ce qu’elle fait, de ce qu’elle dit, de ce qu’elle pense de vous (et soit dit en passant « vous pourriez faire quelques efforts tout de même !)…N’allez pas non plus faire des généralités trop vite. Si votre conjoint vous dit une fois en passant que sa maman fait la meilleure ratatouille qu’il ait jamais mangé. Cela veut peut-être simplement dire qu’elle fait très bien la ratatouille !

Ne tombez pas non plus dans la phobie : tachez de faire la part de votre angoisse à l’idée d’affronter votre belle-famille ou de ne pas être à la hauteur pour voir la situation et le caractère de chacun de la manière la plus sereine possible, imaginez qu’elle fait caca, ou qu’elle utilise des coupelles menstruelles.

Posez les bases d’une relation saine

Quelle que soit votre belle mère, en cas de problème, établissez avec votre conjoint les bases d’une relation saine avec vos familles respectives.
Si vous avez diagnostiqué un(e) accroc à maman, dites lui une fois pour toutes que vous n’êtes pas sa mère et que vous ne souhaitez pas être comparé à elle bien qu’elle soit certainement quelqu’un de très bien.
Le linge sale se lave peut-être en famille mais le linge sale du couple ne se lave qu’en couple. Dans la mesure du possible, ne vous disputez pas devant vos belles-familles, ne faites pas de reproche grave à votre conjoint en présence de votre famille ou de la sienne et n’admettez pas qu’il vous en fasse. En cas de dispute, il est normal (qu’elle l’exprime ou non) que votre belle-mère prenne position en faveur de son enfant (n’en feriez vous pas autant si on attaquait le vôtre ?).
Si un sujet délicat est abordé en famille, avant de vous emporter, préférez signaler à votre conjoint que vous souhaiteriez vous isoler pour en parler seul à seul.

Ne vous immiscez pas dans la relation mère/enfant. Certes, vous aimez votre conjoint, mais tout comme vous attendez de sa mère qu’elle ne se mêle pas de votre intimité, accordez-leur des moments privilégiés où ils pourront se retrouver.
En cas de conflit familial, intervenez le moins possible ou seulement si on fait appel à votre avis. Ne tentez pas de pacifier à tout pris une situation familiale difficile.

Sachez poser des limites. Si votre belle-mère vous téléphone ou vient vous voir trop souvent à votre goût, discutez en avec votre conjoint et demandez lui de mettre un frein à cet enthousiasme ou discutez en posément avec la principale intéressée.

Evitez de vous en prendre à votre belle-mère directement. Non seulement vous lui devez le respect comme à vos parents, mais surtout votre conjoint prendrait forcément sa défense et cela conduirait immanquablement à la dispute. Vous n’auriez pas gain de cause pour autant.

Soyez conciliant et attentif. 

Refusez d’être pris à témoin. Si votre belle-mère vous fait des reproches sur son enfant, préférez lui conseiller d’en parler directement avec lui.

Prévenez la critique. Dans un moment opportun, vous pouvez également proposer à votre belle-mère de vous parler de ce qui ne lui convient pas chez vous. Cette relation adulte et responsable prouvera votre ouverture d’esprit et désamorcera immédiatement un certain nombre de conflits.

En cas de belle-mère envahissante, apprenez à dire oui. Cette attitude attentive la tranquillisera et vous pourrez ensuite agir comme bon vous semble en ayant habilement évité le conflit.

Apprenez que votre belle-mère n’est pas votre ennemie

Votre belle-mère et vous avez un point commun : vous aimez la même personne. Ne soyez donc pas systématiquement sur la défensive.

Ne soyez pas paranoïaque. Si votre belle-mère vous donne des conseils ou des avis, ne les rejetez pas en bloc. Ecoutez la et sachez tirer de son expérience ce qui peut vous aider. Après tout, elle a vécu au moins 18 ans avec votre conjoint et le connaît assez bien pour vous fournir des renseignements utiles. De même, au sujet de vos enfants, sachez tirer profit de son expérience. Ne prenez pas ses indications pour des reproches, elle souhaite simplement vous aider.

Instaurez un rapport de confiance et de respect mutuel. Montrez votre valeur en offrant vos services pour l’aider ou pour faire de menus travaux chez elle si elle le désire.
Pour l’éducation des enfants, posez les contraintes éducatives qui vous semblent les plus importantes. Pour le reste, laissez la faire : elle en a déjà élevé, elle sait s’y prendre.

Montrez à vos enfants l’exemple du respect. Interdisez vous de la juger ouvertement devant eux : cela se sentirait nécessairement dans leur attitude et envenimerait votre situation.

Prenez l’habitude de lui téléphoner ou d’aller la voir régulièrement pour qu’elle puisse profiter de sa famille et faire votre connaissance. Proposez des week-ends en commun pour qu’elle puisse profiter de son enfant et de ses petits enfants.

Faites sa connaissance. Essayez de la comprendre et donc de discuter de ses goûts, de ses choix, de sa vie avec elle. Outre que l’intérêt que vous lui portez la touchera, ces renseignements vous seront utiles pour la comprendre en tant qu’être humain et donc pour dédramatiser sa position de belle-mère. A cette occasion, elle fera aussi votre connaissance et vous vous trouverez peut-être des points communs ce qui créera une connivence entre vous.

Tentez tout pour ne pas séparer une mère et son enfant. Même en cas de relation conflictuelle, la décision doit venir de votre conjoint et non de vous. Discutez donc posément avec votre conjoint des difficultés que vous rencontrez avec elle mais sans animosité.

Au pire, si votre belle-mère vous insupporte, préférez l’indifférence : soyez poli(e), proposez votre aide mais faites la sourde oreille aux critiques et aux conseils perpétuels. Refusez d’écouter les tiers bien intentionnés qui vous rapportent ce qu’elle dit de vous. Outre que cela vous évitera de vous énerver inutilement, elle finira par se lasser et votre conjoint ne pourra pas vous reprocher votre inimitié.

Vous voilà, armé(e) pour dédramatiser cette situation. Après tout une belle-mère c’est souvent une aubaine : une mamie qui fait des bons petits plats, qui garde les enfants quand vous souhaitez vous retrouver en amoureux, qui vous bichonne quand vous allez la voir… Et puis n’oubliez pas belle-mère ou beau-père, ce sera sûrement votre tour un jour. Avant de geindre, faites donc votre examen de conscience : vous ne seriez peut-être pas exempt de tous reproches !

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